Eclairage sur la collection "La petite brute"

LA PETITE BRUTE vise à faire découvrir aussi bien l’art dit « naïf » ou « brut » que certaines formes d’art populaire insolite d’hier ou d’aujourd’hui, parfois revendiquées actuellement sous le terme d’« art modeste ». De l’art certes, mais sans artistes – au sens où ce mot désigne aussi une caste à part.

Cet art de l’immédiat présente à nos regards une osmose exemplaire entre l’intelligence instantanée des phénomènes vitaux et sa transcription plastique – car sachant trouver les raccourcis les plus directs entre expression et perception. Ses multiples apparitions (poésie naturelle, art brut, naïf, modeste, architectures et environnements d’autodidactes, poésie involontaire des inscriptions fautives ou simplement bizarres, graffiti, violons d’Ingres populaires, inventions loufoques…) se déploient le plus souvent à mille lieues des media et du marché. Les noms des créateurs dignes d’être signalés par LA PETITE BRUTE sont donc le plus souvent inconnus du public. Leurs créations parallèles sont néanmoins tout aussi inventives que celles des artistes reconnus, parfois bien davantage.

Admettre ce fait implique un bouleversement du regard propre à entraîner une rupture avec l’organisation sociale dominante – tant ce libre rapport à la création est étranger aux triomphantes idéologies de la rentabilité. Les arts de la plèbe, riches en possibilités de dépassement, participent donc de la résistance à la standardisation de l’espace public ou privé ; ils sont aussi un contrepoison à l’accaparement asphyxiant de la création par le commerce et la spéculation.

Cette collection est dirigée par Bruno Montpied, auteur de L’Éloge des jardins anarchiques – paru en 2011 chez L’insomniaque et qui a reçu un très bon accueil de la part du public (3 000 exemplaires vendus en un an) – et rédacteur du « Poignard subtil », un blog consacré à l’art spontané dans le monde entier

Informations sur le site des éditions L'Insomniaque

 

Date de publication: 17.03.2016