Guo Fengyi - Du 18 novembre 2011 au 29 avril 2012


Guo Fengyi
Lorsque la créatrice chinoise Guo Fengyi (1942-2010) commence à dessiner, à l’âge de 47 ans, son intention est exclusivement thérapeutique. Elle cherche à soulager ses souffrances dues à des crises d’arthrite aiguë. Le travail graphique auquel elle se livre, spontané et autodidacte, est exempt de toute ambition artistique et dénué d’un quelconque besoin de reconnaissance culturelle ou sociale. Sa démarche devient pleinement aventureuse, pour finalement constituer une interrogation d’ordre spirituel et philosophique: « Je peins pour savoir », confiera Guo Fengyi. Vingt ans après la réalisation de son premier dessin, sa production est très abondante, comptant à sa mort un millier d’œuvres.
Le corps humain constitue le motif iconographique privilégié de l’œuvre de Guo Fengyi. Son expérience personnelle de la maladie et de la souffrance lui donne une sensation accrue de son corps, intensifiée par la pratique assidue du qigong, une branche de la médecine chinoise travaillant sur l’énergie vitale, physique et mentale. Cette discipline favorise chez elle l’émergence de virtualités créatives et contribue au développement de sa peinture.
Guo Fengyi révèle ainsi sa cartographie personnelle du corps. Dans les dessins des débuts, réalisés au verso de pages de calendriers récupérés, des figures sont parcourues de méridiens, de circuits d’énergie, ainsi que de trajets et de points symboliques. Puis apparaissent des personnages historiques (l’impératrice Wu Zetian) ou mythologiques (la Fée de la lune), des divinités (Bouddha), des créatures imaginaires ou des autoportraits. Tous se déploient dans une verticalité qui s’affirme, devenant parfois vertigineuse, puisque les fines feuilles de papier de fibres végétales peuvent atteindre plus de dix mètres de hauteur. Ces silhouettes majestueuses, au corps allongé, prennent forme dans la symétrie par un traitement pictural raffiné, où d’innombrables coups de pinceau successifs, tracés à l’encre, se superposent pour former un système complexe de lacis précis et délicats.
Guo Fengyi, qui affirme que « le message vient du ciel », renonce à se présenter comme l’auteur de sa production, à l’instar de nombreux créateurs d’Art Brut. Elle attribue à ses peintures le pouvoir d’accéder à la révélation: « Mes œuvres servent d’intermédiaires vers des espaces mystiques ».
La Collection de l’Art Brut est heureuse de rendre hommage à Guo Fengyi avec la première rétrospective de son œuvre, et le film qui lui est consacré.
Elle remercie la créatrice de ses généreuses donations et exprime sa reconnaissance aux membres de sa famille ainsi qu’à ses proches. Elle adresse un signe particulier à Zhang Hui, Zeng Zhu, Dong Saijin, Xu Kaizhi, SinOptic-Gérald Béroud, Véronique Terrier, Georges-Marie Schmutz, Blanche Obratov, ainsi qu’à Jean François Billeter qui lui ont apporté leur précieux soutien.

Informations pratiques

Dates

Du 18 novembre 2011 au 29 avril 2012
Vernissage le jeudi 17 novembre 2011 à 18h30

Commissaire

Lucienne Peiry

Catalogue de l’exposition

L'Art Brut, fascicule 23, Gollion/Lausanne, Infolio/Collection de l'Art Brut, 2011.

Film / DVD

Guo Fengyi et les rouleaux magiques, de Philippe Lespinasse, 80 min., Le Tours, Lokomotiv Films, 2011.

Evénements liés

Visite commentée publique gratuite

Partenaires

Boutique

Enseignants

Accessibilité

L'exposition. Guo Fengyi n'est pas accessible aux personnes à mobilité réduite.

Biographie(s)

Boutique