Pujolle, Guillaume

Le Normandie
  • Le Normandie
  • Sans titre
  • Les aigles, la plume d’oie
  • Odillon Redon
  • Illustration Buffalo-Bill
  • Marie la folle
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Le Normandie

Guillaume Pujolle Le Normandie, 2 août 1939 aquarelle et encre sur papier 39 x 50,5 cm © crédit photographique Collection de l’Art Brut, Lausanne

Auteurs

Pujolle, Guillaume,

(1893-1971), France

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Biographie

Guillaume Pujolle (1893-1971) est né à Saint-Gaudens, en France. Son père est ébéniste et le jeune garçon travaille dès son adolescence dans l’atelier familial. En 1913, il s’enrôle dans l'armée. Après avoir été fait prisonnier durant la Première Guerre mondiale, Pujolle est libéré et devient douanier à Metz où il s’engage en politique. Par la suite, il se marie, mais sa jalousie, son excessive méticulosité et son obsession de l’ordre l’amènent à de violents emportements et à une tentative de meurtre sur sa femme. Hospitalisé une première fois, l’auteur est définitivement interné à Toulouse à l’âge de trente-trois ans. Il semble que Guillaume Pujolle commence à dessiner à l’hôpital à partir de 1935. Son médecin, le Dr Gaston Ferdière, l’encouragera et collectionnera ses travaux.

Alternant entre figuration et abstraction, les dessins de Guillaume Pujolle sont composés de flammèches, courbes et droites qui se disputent l’espace, et peuplés d’oiseaux de nuit, de bateaux volants, d’avions, ainsi que de personnages étranges et tourmentés. Des éléments naturels, comme le vent, l’eau ou le feu, s’ajoutent à ces compositions.
L’auteur trace de manière aléatoire, sur des feuilles disposées au sol, des traits sinueux ou rectilignes à l’aide d’un compas, d’une équerre et d’une règle. Son corps entier participe à la genèse de l’œuvre et ses impulsions gestuelles sont traduites sur le support. Les courbes se croisent et s’enchevêtrent, les lignes engendrent des volutes, des arabesques et des formes tourbillonnantes. La multiplicité des points de vue – les visages de face, les corps de profil –, les variations d’échelle et la présence d’anamorphoses contribuent à rendre le contenu de ses compositions énigmatiques.

Guillaume Pujolle emploie divers produits pharmaceutiques dérobés dans le laboratoire de l’hôpital où il demeure qu’il applique en lavis, comme de la teinture d’iode, du bleu de méthylène et du mercurochrome. Il fait aussi usage d’encres, de crayons de couleur et de gouache, et fabrique lui-même ses instruments de travail, notamment ses pinceaux, confectionnés à l’aide de ses propres mèches de cheveux et de papier roulé en guise de manche. Ses outils sont conservés dans un coffret en bois fermé à clé, dont il ne se sépare jamais.  Ce créateur n’accorde que peu de valeur artistique à ses dessins et les offre, les vend pour de modiques sommes ou les échange contre du tabac.

A partir de 1947, Guillaume Pujolle ne dessine probablement plus, mais il réalise des travaux de menuiserie. Il se fabrique aussi des bagues, des objets talismaniques, des simulacres de poignards, ainsi que des miniatures d’avions ou de bateaux à partir de matériaux de rebut et de morceaux de bois grossièrement taillés. Dans ces œuvres insolites, les objets du quotidien sont détournés de leur fonction et revêtent un sens inédit et déconcertant, comme son revolver fait avec le manche d’une brosse à dents. L’auteur cesse toute activité après quatorze ans de création, et décède à Toulouse.

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