Les mythologies matérielles de l'Art Brut (1945-1976): dimensions, processus créateurs et matériaux à l'œuvre.

Soutenance de thèse de Pauline Goutain
Lundi 26 juin 2017 à 14h30 
Salle Walter Benjamin, Institut National d'Histoire de l'Art, Paris, 2 rue Vivienne 

Thèse en Histoire de l'art et Cultural mediations à l'Université Paris Ouest Nanterre, en co-tutelle avec l'Institute for Comparative Studies in Literature, Art and Culture de Carleton University (Ottawa)

Sous la direction de Fabrice Flahutez et Jill Carrick

Le jury est composé de:
Marianne Jakobi, Professeure, Université Blaise-Pascal de Clermont Ferrand  
Anne Boissière, Professeure, Université Lille-III,  
Emmanuel Pernoud, Professeur, Université Paris-I Sorbonne   
Sébastien Côté, Associate professor, Carleton University  

La soutenance est publique. Afin de gérer au mieux la salle et l'organisation du pot de thèse, merci de confirmer votre présence avant le 24 juin à l’adresse personnelle de Pauline Goutain: [email protected] / 0033 (0) 633673792

L'Art Brut est un concept inventé par le peintre français Jean Dubuffet en 1945 pour désigner des œuvres faites par des artistes non professionnels, autodidactes et isolés en contextes rural, psychiatrique voire carcéral. De 1945 à 1976, avec l'aide de la Compagnie de l'Art Brut, il collecta, présenta et documenta ces œuvres dans le but de remettre en question le goût et les valeurs de son époque. Faites le plus souvent à partir de médias non achetés dans des commerces d'art, leur matérialité questionne les catégories artistiques, les pratiques conventionnelles de l'art, ainsi que l'accrochage muséal.  Cette thèse s'attache à montrer en quoi le processus créateur, les matériaux, et les dimensions des œuvres collectées par Dubuffet et ses compagnons ont servi à construire un « mythe », au sens barthien du terme, dans le contexte de l'après Seconde Guerre mondiale. Nous montrons que les matériaux « pauvres », les formats extrêmes – très petits, très grands, informes – ont supporté l'idée fantasmatique d'un art « brut », « hors-norme », « anti-culturel » et « autre ». Notre travail réinscrit, d'autre part, le projet de l'Art Brut dans l'histoire des avant-gardes dans le but d'en montrer la spécificité et la portée politique. Nous mettons enfin en avant en quoi les formats des œuvres collectées ont amené à une réforme de l'espace muséal. La Collection de l'Art Brut, ouverte en 1976 et conçue spécifiquement en fonction de la matérialité des œuvres, se présente comme un modèle muséal à part.

 

Date de publication: 20.06.2017